L'eau dans les cosmétiques
La mode du sans-eau
Aujourd’hui on ne compte plus les articles qui vantent le tout solide et le sans eau comme une solution écologique et économique face à la crise climatique.
Force est de reconnaître que de plus en plus de marques surfent sur la vague des produits anhydres (c’est-à-dire formulés sans eau). En attestent les shampooings, déodorants et autres produits solides. Or, pour composer un savon, même artisanal, contrairement à ce qu’on peut penser, il faut 25% à 30% d'eau (minimum). Après séchage, qui peut durer plus d’un mois, les savons auront perdu une grande partie de cette eau par évaporation. Mais elle reste nécessaire à la fabrication.
De plus, il faut aussi dire que la galénique - qui désigne le confort d’application et l’effet ressenti sur la peau - n’est pas toujours au rendez-vous.
Il est vrai que les produits qui contiennent de l'eau ont besoin de conservateurs pour préserver la formule et empêcher le développement de micro-organismes. La loi exige de tout cosmétique mis sur le marché qu'il soit capable de se protéger du vieillissement mais aussi d'une contamination microbienne externe. Les conservateurs sont devenus au fil des ans et des avancées scientifiques persona non grata sur les listes d'ingrédients. Ils ne sont pas tous à jeter pour autant ! Il en existe même qui sont autorisés en bio et qui sont présents naturellement dans la nature. Chez Beliflor par exemple, le Baume Magique ne contient pas d’eau. Pourquoi? Baume ultra-nourrissant, nous avons voulu créer une texture fondante et grasse qui protège comme un cocon. Aucune eau et… aucun conservateur? Non, puisque la propolis contenu dans le produit est en elle-même un conservateur naturel puissant!
Mais les produits qui se revendiquent sans eau ne sont pas pour autant les meilleurs produits, loin s'en faut !
L'eau est très souvent le moyen de transport privilégié des actifs.
L’eau est ce qui constitue la majorité des organismes. Certains actifs très puissants ont besoin de beaucoup d'eau pour pouvoir être véhiculés dans la peau. Lors de la fabrication des cosmétiques, l’eau est véritablement le véhicule qui va accompagner l’actif au cœur des cellules et apporter ses bienfaits. Dans les produits de notre gamme Prim Aloé, elle est remplacée par le jus d’aloé vera frais, qui n’est rien d’autre que l’eau contenue dans les feuilles sous forme de gel. Ce gel représente 98% d’eau et 2% de matière sèche, qui concentre 200 substances actives. L’action thérapeutique découle de la synergie de ses différents principes actifs dont la combinaison est impossible à reproduire synthétiquement.
Certains actifs comme l'acide hyaluronique et la majorité des extraits de plantes ont besoin de l’eau pour être assimilables par la peau. Par exemple, dans notre crème réparatrice Prim Aloé, l’acide hyaluronique (puissant hydratant) est véhiculé par le jus d’aloé vera présent en grande quantité dans le produit.
Ainsi, le mot “aqua” dans les ingrédients ne doit pas déclencher automatiquement de la méfiance. Il s’agit parfois tout simplement de l’eau contenue dans les extraits végétaux et biologiques pour transporter les actifs !
On peut également retrouver des eaux thermales ou des eaux florales (condensat issus de la distillation des huiles essentielles) dans les compositions afin de remplacer l’eau neutre par une eau activée - c’est-à-dire riche en actifs. Par exemple, dans les dentifrices à l’argile du Velay, l’eau florale de mélisse, de sauge ou d’eucalyptus est ajoutée à la formule.
Le saviez-vous? L’eau “normale” ou neutre n’est pas certifiable en agriculture biologique. Attention donc aux marques qui, pour obtenir la certification bio sur les produits capillaires, s’en tiennent aux 10% minimum réglementaires de bio dans leur composition (en utilisant l’eau florale par exemple).
L'ingrédient "aqua" en premier dans une liste d'ingrédients est mauvais signe. PAS FORCÉMENT!
Observons les shampooings.
Très fréquemment dans les shampooings, l’eau représente le premier ingrédient en haut de la liste. Pourquoi? Le shampooing pour être efficace doit contenir entre 25% et 40% de tensio-actifs (des agents qui « détachent » la saleté d’une surface). Or la plupart de ceux-ci ne sont commercialisés, par les fabricants, que sous forme aqueuse, c’est-à-dire obligatoirement solubles dans l’eau. C’est la garantie à la fois d’une shampooing qui mousse mais également dont le confort d’utilisation est préservé. Dans notre shampooing crème Nutrition, nous avons fait le choix de ne privilégier que des tensio-actifs doux, au 3e, 4e, et 5e rang de la liste des composants.
L’huile et l’eau, quand les contraires s’unissent
Certaines compositions, pour pouvoir être efficaces, ont besoin d’une grande quantité d’eau. C’est le cas des émulsions “huile dans l’eau” qui par nature ne se mélangent pas entre elles. Vous visualisez une mayonnaise? Vous avez besoin de vinaigre et d’huile qui sont opposés chimiquement parlant : les tâches d’huile flottent à la surface du vinaigre qui n’est autre qu’un produit aqueux. Pour créer la mayonnaise, il leur faut donc un marieur, ou un agent de liaison - représenté ici par le jaune d'œuf. C'est lui qui va créer l'émulsion. Dans notre fluide soyeux Nutrition par exemple, l’huile de ricin et de noix de babassu (phase huileuse) s’unissent à l’eau (phase aqueuse) avec le soutien des agents de liaison pour créer une émulsion ultra soyeuse et au final, une chevelure de rêve.
La clé, c’est l’équilibre
Comme dans tout milieu naturel, il faut un juste équilibre. Supprimer l'eau c'est, en dehors de l'impact sur le confort d’application, se priver d'actifs très intéressants, actifs qui ne sont qu'hydrosolubles.
N’oublions pas que dans la nature, surtout dans les plantes, l'eau est très largement majoritaire. Par exemple, pour obtenir entre 0,5 à 1 kg d'huile essentielle (partie lipidique de la plante) il faut environ 100 kg de plante fraîche !